Être célibataire à 30 ans : entre liberté et pression sociale !

  • Post last modified:06/04/2023
  • Post category:Ma drôle d'humeur

Vous avez la trentaine ? Vous êtes célibataire ? Moi aussi ! Avez-vous peur, vous sentez-vous jugé.e par autrui ? Moi, un peu trop souvent. Entre angoisse et pression sociale, je me sens parfois oppressée. Témoignage.

Trentenaire célibataire, est-ce une tare ?

Célibataire en liberté, dans le sud

Je regrette un peu l’année d’insouciance que j’ai vécu à mon arrivée dans le sud, avant mes 30 ans. Je m’étais trouvé un super groupe de potes, dont des célibataires de 36-37 ans. Ma vie n’était que plaisir en dehors du travail : fêtes, théâtre, soirées jeux. Attention, ici suit le moment cucul. Je me répétais que je remerciais la vie pour tout ça et que l’amour serait la cerise sur le gâteau ! La cerise s’est pointée au bout de 6 mois.

célibataire, mais parfois l'autre moitié se pointe lorsqu'on ne s'y attend pas !
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J’étais persuadée d’avoir trouvé la recette, l’antidote au maudit célibat : aime-toi, aime ta vie et la vie t’aimera. Je considère les choses de façon beaucoup plus sombre à présent depuis que j’ai perdu ce petit vivier épanouissant. Je ré-appliquerais sans doute ma recette quand j’aurai retrouvé un peu de sérénité mais pour l’instant, ce n’est pas trop ça.

Dans le sud de la France, après une année très riche de tous points de vue, j’ai déménagé. Je ne me sentais plus très bien mais de nouveau, j’ai connu plein de célibataires. Des gens qui avaient entre 30 et 60 ans. J’en ai connu tellement que je ne ressentais aucune pression sociale. Personne ne s’étonnait que je sois célibataire et sans enfants. J’avais des copines de 36, 37 ans dans la même situation. Ils remplissaient leur vie de fêtes et de belles balades.

Ça me rassurait, ça me faisait plaisir de voir évoluer, pas toujours dans la joie et l’allégresse bien sûr, ces célibataires. Je me sentais beaucoup plus similaire à eux qu’aux trentenaires qui mettent en route un bébé. Et je les voyais même comme des modèles, ces trentenaires sans enfants.

Célibataire et pression sociale dans le nord

À mon retour dans le nord, ça a été plus désagréable. J’ai subitement été entourée de trentenaires qui achetaient, venaient d’acheter leur maison. Ils venaient de faire un enfant ou en élevaient déjà deux ou trois. Certains désespéraient de ne pas encore avoir d’enfants. C’est ce que me confiait une collègue, la larme à l’œil, un jour, certaine que moi aussi j’étais désespérée. Au secours !

Dans ma famille et dans l’ordre des âges, logiquement, je devrais être la prochaine à me poser et à fonder une famille. Or j’ai juste envie de retrouver un amoureux, de continuer à voyager, de m’épanouir au travail, et puis c’est tout. Faire un bébé…je n’en ai aucune envie.

Peut-être que cela changera, je n’en sais rien. Mais actuellement NON, je n’envie absolument pas ceux qui ont des enfants. Et je ne vois pas pourquoi je devrais me poser la question d’une quelconque horloge biologique de mes deux ovaires :).

La pression sociale des débuts, dans un groupe

Je ne peux pas dire que les gens me mettent la pression (ouf !), mais il y a toujours un silence gêné, quand vos collègues essaient de savoir, sans en avoir l’air, si vous êtes célibataire ou pas. Si vous vous êtes reproduit.e.s ou pas. C’est désagréable. Puis ça passe…

Ce n’est pas une tare d’être seul.e à 30 ans et de ne pas avoir envie de faire des enfants. Ce n’est pas bizarre que d’aimer vivre à la campagne lorsqu’on est célibataire, sans enfant. On peut faire des fêtes à réveiller les morts, figurez-vous !  Halte aux clichés, aux Catherinettes, aux vieilles-filles-à-chat (car avoir un chat, c’est cool). Le clichés à la Bridget Jones me gavent !

Avec le recul, là où je vis à présent, je constate avec plaisir que des célibataires trentenaires, ou proches de la quarantaine, sans mômes, il y en a un peu partout 🙂 ! Pas autant que je voudrais, mais ils sont là. Ils permettent d’équilibrer les conversations dans les groupes, quand les mamans se déchaînent à propos des couches-caca-pipi de leurs enfants. On ne se sent pas seul.e, au moins. Je n’ose imaginer la solitude ressentie par les célibataires, il y a 20 ou 30 ans de cela. Alors merci les mœurs qui évoluent, merci 🙂 !

Et vous, comment vous situez-vous dans tout cela ? N’hésitez pas à vous épancher et à laisser un commentaire !

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Cet article a 10 commentaires

  1. Katrine

    Aujourd’hui le progrès scientifique a élevé le niveau de la médecine procréative. Grâce à des techniques de la procréation médicalement assistée, un grand nombre des couples bénéficient d’une espèrence pour devenir parents. Pas tous encore, mais la majeure partie des couples en bilan d’infertilité réussissent à avoir des enfants.

    Les histoires sont diverses. Les parcours des traitements sont parfois courts, parfois logs et douloureux. Mais tous ont une espérance et choisissent s’ils veulent la suivre. Ou bien on laisse tomber et a joui tous les plaisirs de la vie sans enfants. Tous sauf les femmes célibataires. En France les pratiques de la PMA ne sont pas accessibles pour les femmes célibataires. Pourtant le nombre des femmes absolument indépendantes qui décident de devenir mamans toutes seules s’augmente.

    Âme Cinglante est difficile de prévoir. Souvent la vie professionnelle occupe l’une des places principales parmi les objectives des mademoiselles. Âme Cinglante en couple exige trop parfois. Pas tous réussissent à équilibrer leurs inertes, objectifs privés et la vie en couple. Pas tous peuvent refuser leurs rêves au nom du mariage. Et c’est normal.

    Au fait, si vous refusez votre personnalité qu’est-ce que vous allez devenir ? Ça vaut la peine de chercher une personne qui vous apprécie comme vos êtes. Mais ici tout n’est pas facile. Parfois nous sommes très déçues par nos fiancés. Parfois nous ne l’avons pas encore trouvé. Et parfois on se sent juste plus assurée et forte en restant libre et célibataire.

    Peu importe les raisons qui mènent les princesses à devenir une mère toute seule, c’est une belle décision. C’est beau de donner une vie et élever une personne. Les gens ne doivent pas être jugés par leur statut familial. Célibataire ? Pas de problème ! C’est normal. Si vous avez envie de devenir maman faites-le ! Une solution existe toujours. Mais laquelle?

    En France la PMA est bloquée. Donc pas du don du sperme. Pas du don d’ovocytes. Aucun programme du traitement d’infertilité. Et de plus, la procédure de l’adoption est beaucoup plus compliqué que pour les couples. Rappelons que pour pouvoir adopter un enfant français ou étranger vous devez contenter plusieurs critères. Premièrement il y a une limite d’age pour adopter. Si vous avez plus de 28 ans c’est bloquée pour vous. Puis, la différence d’age entre vous et l’enfant doit être supérieure à 15 ans. Ensuite, vous aurez besoin d’un agrément. C’est un document qui permet adopter un enfant, vu que la personne peut fournir les conditions sociales, psychologiques et matérielles. Délivré par le Président du Conseil Générale du département après avis d’une commission d’agrément. Mais à quel point c’est facile de prouver son convenance? Est-ce que la commission reste toujours objective ? On sait bien que dans les yeux de la société un modèle de famille avec deux parents reste plus assuré pour l’enfant. L’agrément est valable pendant 5 ans. Il faut bien le renouveler à chaque fois.

    Quelles sont les motivations de votre projet solo ? Comment allez-vous vous organiser pour la garde de votre enfant lorsque vous travaillerez ? Que direz-vous à l’enfant au sujet de l’absence d’un père? Accrochez-vous pour ces questions franches. Et celles qui ont 29 ou plus ? Si votre projet d’adoption n’a pas impressionné la commission ? Refuser devenir maman ? Ou demander quelqu’un à qui vos faites confiance de vous faire enceinte ? Oui ça peut aller comme solution. Mais il existe une autre alternative. En quelque sens plus simple, puisque vous ne seriez pas dépendante des autres. Pas besoin dû permet des inconnus pour devenir maman.

    Beaucoup d’autres pays d’Europe offrent aux femmes célibataires les traitements procréatifs. Les protocoles des traitements sont absolument ouverts. Il faut bien choisir son centre PMA et son programme. Faites bien attention aux limites d’âge pour la procréation. Dans certaines pays la limite est l’arrivée de la ménopause. Quelques-uns n’ont aucune limite, c’est à l’avis du médecin spécialiste de la clinique à décider si le traitement est possible. J’aimerais aussi faire un accent sur la procédure du don des ovocytes. Et notamment sur le mécanisme du choix de la donneuse. Puisque non seulement les critères médicaux sont importants, mais aussi le phénotype de la donneuse joue un rôle important. Pas toutes cliniques disposent du système pareil.

  2. ipane

    Bonjour, également originaire de Bretagne et comme je te comprends sur ta situation. La pression est là tout le temps. Je suis à la recherche d’un nouveau travail et lors des entretiens les questions fusent (alors que ce n’est pas très légal) et les regards en disant long. Je trouve ça insupportable donc je suis amenée à mentir pour qu’on me laisse tranquille car ils n’ont pas à connaitre ma vie mais juste à me juger sur mes compétences. Concernant ma famille, j’ai dû mettre les choses au clair il y a quelques années en leur expliquant les bals du dimanche c’est fini et que les rencontres ne sont pas si simples que ça à faire. Mais bon j’y crois encore 😉

    1. C’est bon de te lire Ipane car selon son entourage, c’est plus ou moins difficile à vivre. Je te souhaite de faire une vraie rencontre, il n’y a pas de raisons, la vie est pleine de surprises et de hasards, même s’il est vrai que parfois, on attend longtemps. Je leur ai raconté de satanées craques aussi aux employeurs sur ma vie (jamais sur mon CV) : « oui je veux m’installer ici pour me poser », « j’ai suivi mon copain », « je voulais me rapprocher de mon copain ». Ce genre de justifications m’a toujours apporté beaucoup de crédibilité alors que je courais juste après le job pour me mettre à l’abri du chômage et de la précarité. C’est triste mais oui, les clichés ont la vie dure et les employeurs apprécient les profils « classiques ».

  3. Lala

    Je serais curieuse de lire des études du style « dans quelle(s) région(s) de France y a-t-il le plus de naissances ? », car c’est intéressant la différence que tu évoques entre le Nord et le Sud.
    Moi-même j’étais assez étonnée par les propos d’une copine de 24-25 ans qui vient de Normandie et a fait ses études dans le Nord de la France : non seulement son grand rêve est d’être mère, mais en plus quand elle me parle de ses ami.e.s du Nord, qui ont notre âge… elles et ils sont DÉJÀ presque tou.te.s parents… ça m’a fait très bizarre quand elle m’a raconté ça, étant donné que pour toutes les personnes d’une vingtaine d’années que j’ai rencontrées jusqu’ici, l’idée de faire des enfants, c’est PAS DU TOUT d’actualité. La plupart d’entre nous nous sentons encore comme des… bébés, justement : on a déjà du mal à apprendre à vivre sans nos parents (no judments please…) et on se demande bien comment on va pouvoir survivre sur le marché du travail à la fin de nos études tellement on se sent incompétent.e.s. Alors s’occuper d’un être humain miniature… PEUR !

    1. Lala

      Petite précision : « pour toutes les personnes d’une vingtaine d’années que j’ai rencontrées jusqu’ici EN BRETAGNE, l’idée de faire des enfants, c’est PAS DU TOUT d’actualité.

      1. Dans la vingtaine, oui, je suis d’accord. Mais hélas… passé 28 29 ans l’hécatombe commence :/ en fait ce n’est pas à proprement parler 1 hécatombe. C’est de la joie 1 enfant..maiiis…tous ces gens qui deviennent soudainement indisponibles, qui changent, oublient combien c’est précieux l’amitié juste parce qu’ils ont pondu. Je trouve ça écoeurant.

    2. Avec du recul, ce n’est peut-être pas 1 différence Nord-Sud. Ai pu constaté avec plaisir que dans certaines activités pratiquées dans l’Ouest, je rencontrais plein de gens sans enfants. Alors peut-être (et je marche sur des oeufs en le disant), que lorsqu’on a des activités créatrices, où on est dans l’expression de soi, centré sur soi (théâtre, autre), on se reproduit moins ? Une pure supposition… dont je mesure toute l’absurdité en l’écrivant XD tout ceci n’est peut-être qu’une question de hasard…

    3. Ce serait super intéressant en effet de lire une étude du genre ! Je ne sais pas si les gens font plus d’enfants, tôt, dans le nord que dans le sud, ou si c’est lié aux études et professions. Quand tu te « poses » tôt, peut-être es-tu tenté.e, quand tu veux des gosses, de les fabriquer rapidement. Moi je me verrai TB m’occuper d’un enfant (bien que je ne ressente pas l’envie d’en avoir) SI j’étais bien dans mon job, si les puissants se bougeaient pour le climat, si les extrêmes ne montaient pas partout en Europe.

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