Ce matin, une copine avec laquelle nous ne sommes pas parvenues à nous appeler, depuis des mois, me demande, par SMS, mon adresse. J’ai un gros soupçon. Qu’a-t’elle à annoncer ? Un mariage, j’espère, si c’est une grossesse, quel ennui…
Elle a passé les 35 ans comme moi. C’est comme si j’avais oublié que le couperet pour encore tomber, que cette relation n’avait rien d’acquis (pourtant, rien n’est jamais acquis, dans la vie).
Pour une childfree comme moi, qui a hâte de voir le monde évoluer de son vivant (limiter les parasites, moins de naissances) c’est toujours très agaçant de voir des connaissances de plus de 35 ans, faire un enfant sur le tard.
J’aime les enfants, je n’ai rien contre eux, certain.e.s sont même mes petits potes, je ferais beaucoup pour être sûre qu’ils s’épanouissent, mais qu’est-ce que c’est bon d’être childfree et que les gens parlent d’autre chose que d’enfant !

Ces personnes là te font regretter de t’être engoncée dans l’habitude confortable d’une relation où on te parlera voyages, collègues, société, psychologie, loisirs…, plein de choses intéressantes, peut-être des enfants des autres aussi, mais pas de leurs foutus vies inintéressantes de jeunes parents. Couches, biberons, période du « non » à tout, …chiantise, chiantise et chiantise.
Parce qu’elles risquent fortement de changer, les copines qui deviennent mère après 35 ans. Et il y a des chances pour que cela impacte négativement nos relations.

C’est pourquoi, je préfère être entourée, au choix, de :
- childfree (conscients ou qui s’ignorent… si rares en France, hélas),
- de gens qui ne risquent pas d’en faire avant plusieurs années (ils ont en général entre 22 et 30 ans),
- de gens que j’ai connus alors qu’ils étaient déjà parents (de jeunes enfants, d’ados, ou d’adultes).
Pas de surprises avec ceux qui ont déjà des enfants
Avec ceux qui avaient déjà des enfants avant que l’on se connaisse, au moins, on sait déjà si une relation amicale va être possible ou non.
On sait tout de suite s’ils feront partie de la « team » respectueuse, ouverte et bien élevée qui ne se mêle pas de ton absence de maternité, s’ils font partie de ceux qui ne questionnent pas ton nulliparisme, ou alors, avec beaucouuuuuup de respect et de discrétion.
On peut écarter d’office de notre vie les gros.ses lourd.e.s qui ne sont pas à la page, qui sont indiscrets, qui ne réfléchissent pas plus loin que leur bout de leur nez.
On peut dire ADIEU-BON VENT immédiatement aux gogoles qui répètent le discours formaté, qu’ils n’ont jamais remis en cause : « faut faire des enfants, hein ». Ces gens-là, secrètement, ne souhaitent pas que tu t’épanouisses dans une maternité supposée. Ils veulent surtout que tu en chies autant qu’eux. On peut éviter, définitivement, ces débiles qui réclament des gosses aux autres, et refusent la réalité : les périls très concrets qui vont se poser pour les générations futures.
Nouveaux parents : mais qu’est-ce qui leur prend, en ce début de fin du monde ?
Plus sérieusement, l’annonce des grossesses me soûle.
Comment peut-on parler, en 2023, d’un « heureux » événement ??? 8 MILLIARDS d’êtres humains et ils continuent d’infecter la planète ?!

Un heureux événement, pour le couple qui voulait cette progéniture, oui. Pour sa famille, ami.e.s, autour, oui, c’est « heureux ». Mais ce sont bien les seules personnes pour lesquelles ce futur enfant sera un « heureux » évènement.
La vie de l’enfant à naître ne sera pas spécialement heureuse, je ne crois pas.
Avenir tronqué. No future?
Pour la planète et les animaux qui doivent supporter nos empreintes carbone, non plus.
On les voit venir de loin ceux qui ont fait de la parentalité une obligation de leur existence , qui n’envisageaient pas la vie sans enfants, sans même savoir pourquoi, et qui au final…sans même savoir, sans même être sûrs de ce que ça impliquerait, du sens que ça avait pour eux.
Des copains super sympa, parents, mais malheureux
J’ai vu un couple, comme cela, récemment. Ils me sont très sympathiques. Et comme ils avaient déjà un enfant, et sont plutôt conviviaux, c’est plutôt sympa de les voir.
Je sais où je mets les pieds.
Pour la petite histoire, Monsieur était tout le temps en déplacement. Ils ont eu un premier enfant avec Madame. Le hic, c’est qu’elle a dû l’élever quasiment tout seul, l’enfant, puisque le père n’était jamais là en semaine. L’enfant a 3 ans.
De leur propre aveu, le père a du mal à trouver sa place auprès de l’enfant.
Ils en ont fait un deuxième.
L’accord, entre eux, c’était : un deuxième enfant, à condition que Monsieur ne parte plus en déplacement. Il a trouvé un autre travail pour respecter le « deal ».

Problème : il ne s’occupe pas plus du deuxième que du premier, finalement.
Il a mis fin prématurément à son congé paternité.
Il s’est mis à accepter des déplacements qu’il était censé refuser. La mère se plaint de se retrouver seule à gérer Les 2 enfants…
Je vois ça de loin, Il y a tout ce que je ne sais pas, de leur relation. Tout ce que je ne soupçonne pas, en bon et en mauvais. Mais de là où je suis, du peux que je vois, mon impression, c’est que que Monsieur n’aime pas la paternité, ou du moins ses contraintes.
Madame semble se faire un peu avoir, « piéger » par la situation.
Tout cela n’a pas l’air d’être une partie de plaisir, même si je ne doute pas qu’ils ont leurs moments de félicité en famille, et je le souhaite vraiment pour eux car ce sont des gens cools.
Ce que je ne comprends moins, c’est pourquoi, malgré le malaise évident, devant les autres, Monsieur trouve encore moyen de nous charrier, mon compagnon et moi, pour que nous enfantions !

C’est comme s’il fallait que nous nous soumettions à cette obligation absolue, que nous devions quelque chose à la société. Ah ah ah !
Il voudrait qu’on galère autant que lui ? Ses injonction relèvent-elles de quelque chose d’instinctif ?
En ce sens que quelque chose qui est massivement suivi par tout le monde Est rassurant. Celui qui s’y soustrait courre un risque ?
Vous savez… il y a 20-30 ans, les gens s’inquiétaient pour la rare brebis noire qui n’avait pas été baptisée. Quelque chose d’instinctif, d’irrationnel.
Bref, ça m’a marquée, ce petit couple que j’aime beaucoup, avec leurs deux enfants, mignons comme tout, mais qui s’étonnent qu’on ne se reproduise pas, alors que leur exemple ne fait franchement pas envie…
Allez je vous laisse avec une chouette vidéo :
À vos coms, agréables ou désagréables 🙂 ! Parlons, débattons !