J’ai la sensation depuis l’enfance que tout finirait dans le chaos. Peut-être parce que mes parents ont été de grands anxieux, dépressifs. Mais j’avais cette certitude que je mourrais avant mes 12 ans, puis avant la vingtaine, etc.
Mon rêve récurrent de la fin du monde
Je faisais un rêve récurrent et très marquant (je crois qu’on en a tous un) : moi et des proches étions en haillons, près d’une maison éclairée et chauffée, avec son jardin. Nous espérions, attendions « d’être sauvés » et ce depuis longtemps. De temps à autre, la porte s’ouvrait (les habitants de cette maison faisaient leur vie), mais nous ne pouvions, n’avions pas le droit de les approcher.
Cela se renouvelait, sans cesse. Nous étions dans un désespoir absolu, une anxiété totale.
Ce rêve-cauchemar (je vais parler de songe, pour dire qu’il n’était ni négatif, ni positif), je l’ai fait plusieurs fois étant petite et il était si réel, terriblement réel…
Un de ces rêves dont on se demande si ce n’était pas l’événement d’une vie passée. Mais je ne crois pas à ces choses-là.
Ma mère me disait que nous vivions dans un pays riche et sûr, mais moi j’avais toujours ce songe étrange, dans un coin de ma tête. Je n’ai jamais oublié ce rêve.
Ca fait 6 ans que je m’intéresse aux sujets de l’écologie, du dérèglement climatique et de la collapsologie.

Combattre l’éco-anxiété sans faire n’importe quoi non plus
J’ai beaucoup lu Pablo Servigne, Laure Noualhat, des gens qui alertent depuis des années sur le changement climatique, les mesures urgentes à prendre. Dernièrement, dans une émission, sur une célèbre chaîne de radio nationale, ça parlait éco-anxiété, comment la combattre ?
Laure Noualhat que j’admire tant disait que le meilleur moyen de combattre son éco-anxiété, c’était d’agir (tu peux composter chez toi ? Composte. Tu as du temps pour toi ? Va voir Greenpeace ou Extinction Rébellion. Tu travailles à moins de 5 kms de chez toi ? Prends ton vélo, …etc.).
Mais elle disait aussi : vous voulez faire un enfant ? Mais faites-le.
?
???
Oh putain.
Impliquer la vie d’un autre être humain dans la fin du monde, quelle drôle d’idée !
Emma Haziza, elle, dit : « Il ne nous reste peut-être que ça… l’amour. Alors non, on ne peut pas dire aux gens qu’il faut arrêter de faire des enfants ».
Mouais. Ca équivaut à dire aux gens : vous êtes tentés par le déni. Eh bien, continuez à nier.
Moi, je pense que l’espèce humaine devrait être un peu plus sévère envers elle-même et s’auto-réguler.
Alors bien sûr, je ne suis pas pour des mesures autoritaires, non. Tous les réacs n’arrêtent pas de s’exciter, ces dernières années, … un gouvernement autoritaire, très peu pour moi.
Mais je pense que les gouvernements devraient prendre des mesures qui incitent à ne plus faire d’enfants. Oui. Pas des mesures punitives pour les familles, non. Mais des mesures incitatives au childfree-isme. Oui.
Actuellement, les seules personnes qui profiteront encore quelques années de la richesse de la relation humaine Parents-Enfants, ce sont bien les parents. Pas les enfants privés d’avenir, non.
Leur marmaille (occidentale, je ne parle que de ce que je connais) connaîtra les joies des jeux, de la famille, des camarades… mais pas d’avenir. Or un enfant essaie de grandir de toutes ses forces. Il est pressé de voir la suite. C’est animal. Et il ne la verra pas.
Je ne serai pas là pour consoler des parents effondrés, quand dans 5-10 ans on galérera tous pour avoir de l’eau et pour subsister. Y aura-t-il encore un Etat ? Combien de communautés arriveront-elles à pratiquement suffisamment l’entraide pour survivre ?

L’entraide prévaudra t-elle sur l’individualisme ?
Pablo Servigne a écrit :
Dans des situations de chaos, contrairement à ce que l’on croit, l’entraide fonctionne beaucoup mieux que le chaos.
Ca se vérifiera sans doute dans certains groupes humains, qui auront eu des biens, de l’argent ces choses-là à troquer avant que notre monde, tel qu’on le connaît, ne s’effondre. Mais quand on a lu Exodes, de Jean-Marc Ligny, on rigooole de ça.
L’entraide ? Oui l’entraide fonctionnera dans des groupes riches, des groupes armés, dangereux, ceux qui pourront faire usage de la force pour se défendre et attaquer.
L’entraide fonctionnera quelques temps dans des groupes plus matures et « paisibles » où on met en commun nos ressources et nos efforts. Jusqu’à ce qu’ils se fassent bousiller par des connards assoiffés de sang qui veulent posséder et dominer.
Parce que l’humain est intrinsèquement con et désespérant. Comment peut-on encore avoir foi en l’humanité ?
Profitons de la vie
Profitons de la vie (chantons, dansons, faisons la fête et l’amour).
Faisons les efforts qui sont importants à nos yeux (zéro déchet et compostage pour les uns, Greenpeace ou Extinction Rebellion pour les autres, low-tech, élever des chèvres dans le Larzac), mais n’ayons pas peur de la fin, qui est plus proche qu’on ne le croit.
L’humanité mérite amplement de disparaître.
On aurait pu être les jardiniers de la Terre MAIS on a laissé les connards la détruire…
Vous vous rendez compte ? Elle était merveilleuse cette planète. On aurait tous pu être « les jardiniers de la Terre ».

J’ai longtemps gardé cette pensée pour moi tant je craignais qu’elle sonne mièvre, pourtant elle n’a rien de mièvre.
Ce n’est ni bisounours, ni mièvre ni nianian la nature, les petits oiseaux, le jardinage… c’est l’écosystème qui nous maintient en vie, c’est la réalité ! Quoi qu’en pense le réac macho qui met du gel dans ses cheveux et qui vend de grosses voitures.
Quoi qu’en pense la parisienne coincée et passive-agressive qui a mis 10 ans à quitter Paris…
On reste là, bloqués dans nos petits jobs pourris
On reste là, bloqués dans nos petits jobs pourris qui n’ont pas de sens, coincés avec ceux qui sont dans le déni face au climat et à l’avenir, coincés avec ces putains de complotistes, avec ces abrutis « qui votent extrême-droite pour essayer » ou parce qu’ils ne se renseignent pas.
Coincés avec ceux qui disent que Macron est centriste, alors qu’il est de droite, avec quelques idées franchement réactionnaires.
Coincés devant ces ados qui jettent leurs déchets parterre, coincés avec ces connasses qui se caressent leur ventre fécondé alors que la marmaille n’a pas d’avenir…
On pourrait largement s’occuper de tous ces animaux, planter des graines à tout va… même si on sait que c’est désespéré, mais au moins pour faire un peu de bien à cette nature malmenée, avant que les boucles de rétroaction déclenchées par nos pollutions ne nous engloutissent tous.
Pourquoi l’eau n’est-elle pas devenue un enjeu de sécurité nationale ?

En octobre 2022, partout en France, malgré ce qu’en disait la météo, il ne faisait pas bon, non, il faisait Chaud !
Dans le Var, il y avait encore des restrictions d’eau. Mais à Nice, il changeaient tous l’eau de leur piscine…
L’Italie accusait -40% d’accès à l’eau potable, comme l’Espagne.
On sait depuis longue date que les infrastructures d’eau potable en France sont vétustes.
Pourquoi n’a t-on pas créé une banque de l’eau qui se paye sur les factures, comme le suggèrent des spécialiste. Que les possesseurs de golfs, de grosses piscines privées et de jacuzzi gigantesques la paient très cher !
Il ne s’agit pas d’être cynique mais réaliste : il va y avoir un décrochage humain, avant même des pénuries plus graves d’eau, en France. Ca va arriver et c’est tant mieux, n’en déplaise aux jeunes parents occidentaux, car cette humanité est pour-rie !