Les bons mots de Comme par Magie (Elizabeth Guilbert)

  • Post last modified:20/05/2023
  • Post category:Ma drôle d'humeur

A propos de la création

Qu’est-ce que vous aimez assez pour que les mots échec et succès n’aient plus guère de sens ? Qu’est-ce que vous aimez encore plus que votre égo ? Jusqu’à quel point va votre confiance dans cet amour ?

Peut-être allez vous remettre en question cette idée de confiance à toute épreuve. Vous cabrer contre elle. Vous aurez peut-être envie de la cribler de coups. Vous vous demanderez peut-être : « Pourquoi devrais-je me donner le mal de créer quelque chose si le résultat risque d’être rien ?

La réponse viendra généralement avec un sourire narquois et roublard : « Parce que c’est amusant, non ? ».

De toute façon, que comptez vous faire d’autre du temps qui vous est alloué ici-bas : ne pas créer ? Ne pas faire des trucs intéressants ? Ne pas écouter votre amour et votre curiosité ?

Cessez de traiter votre créativité comme si vous étiez un vieux couple las et malheureux (comme si c’était une corvée, une routine) et commencez à poser sur elle le regard neuf d’un amant passionné. Même si vous n’avez qu’un quart d’heure par jour en tête-à-tête dans un escalier avec votre créativité, profitez-en. Allez vous planquer dans l’escalier en question et embrassez et pelotez votre art ! 

 

Magie et beauté

A propos du Manque d’inspiration

Si vous ne pouvez pas faire ce dont vous mourrez d’envie, allez vous occuper à autre chose. Promener le chien, préparer un crumble aux pêches, re-promener le chien, mettre du vernis à ongles. Vous penserez peut-être que c’est de la procrastination, mais si l’intention est juste, ce n’en est pas : c’est du mouvement. Et tout mouvement vainc l’inertie, car l’inspiration sera toujours attirée par le mouvement. 

Soyez assuré que si vous faites suffisamment de bruit, l’inspiration reviendra à vos côtés. 

Einstein appelait « jeu combinatoire » cette tactique consistant à ouvrir un canal mental en s’amusant avec un autre. C’est pour cela qu’il jouait souvent du violon lorsqu’il ne parvenait pas à résoudre une énigme. Après quelques heures de sonates, il trouvait généralement la solution qu’il cherchait. 

A propos des échecs

Comment vous débarrassez-vous de l’échec et de la honte afin de mener une existence créative ? Avant toute chose, soyez indulgent avec vous-même. Si vous avez créé quelque chose et que cela n’a pas fonctionné, ne vous y accrochez pas. Rappelez vous que vous n’êtes rien qu’un débutant – même si cela fait 50 ans que vous travaillez votre art. Nous sommes tous des débutants et nous mourrons débutants. 

Quoi que vous fassiez, essayez de ne pas vous appesantir trop longtemps sur vos échecs. Il n’est pas nécessaire de procéder à l’autopsie de vos catastrophes. Ni de savoir ce que signifie quoi que ce soit.

N’oubliez pas : les dieux de la créativité ne sont pas obligés de s’expliquer devant nous. Assumez votre déception reconnaissez-la pour ce qu’elle est et passez à la suite. 

Ne laissez pas votre égo diriger la boutique, sinon il va la fermer.

Votre ego est un domestique merveilleux, mais c’est un patron épouvantable car la seule chose qu’il désire, c’est la gratification, encore et encore. Si vous ne le gérez pas, ce type de déception vous fera pourrir de l’intérieur.

Un égo mal maîtrisé est ce que les bouddhistes appellent un « fantôme affamé », un être éternellement insatisfait qui ne cesse de hurler et de réclamer. 

Rebecca Solnit :

« Nous sommes nombreux à croire à la perfection, qui ruine tout le reste, car le parfait n’est pas seulement l’ennemi du bien;  c’est aussi l’ennemi du réaliste, du possible et de l’amusant. »

La beauté

Personne ne pense à vous

Nous passons notre vie, entre 20 et 40 ans à nous efforcer d’être parfaits, parce que nous nous soucions énormément de ce que les gens pensent de nous. Puis nous atteignons la cinquantaine et nous commençons enfin à être libres, parce que nous décidons que nous n’avons rien à faire de l’opinion d’autrui. Mais vous ne serez totalement libre que lorsque vous aurez au moins la soixantaine et que vous comprendre enfin cette vérité libératrice :

« personne n’a jamais pensé à vous ». 

Personne ne pense à vous. Pas plus aujourd’hui qu’hier. 

Les gens pensent surtout à eux-mêmes. Ils n’ont pas le temps de se demander ce que vous faites ou si vous le réussissez parce qu’ils sont bien trop préoccupés par leurs petits drames personnels.

Il se peut que vous attiriez leur attention, brièvement (si vous connaissez un échec ou un succès retentissants et publics), mais cette attention retournera rapidement là où elle a toujours été dirigée : sur eux-mêmes. 

Vous êtes libre parce que tout le monde est trop occupé à être aux petits soins envers soi-même pour se soucier de vous. 

Soyez ce que vous voulez dans ce cas. 

Faites ce dont vous avez envie. Lancez vous dans ce qui vous fascine et illumine votre vie. 

Créez ce que vous désirez créer – et ne vous inquiétez pas que ce soit prodigieusement imparfait, car il y a toutes les chances pour que personne ne le remarque. Et c’est génial !

Vivez vos rêves

L’avis des autres…

Reconnaître que la réaction ne vous appartient pas est la seule manière saine de créer. Si les gens apprécient ce que vous avez créé, c’est fantastique.

S’ils ignorent ce que vous avez créé, tant pis.

S’ils comprennent de travers ce que vous avez créé, n’en faites pas toute une affaire.

Et s’ils détestent totalement ce que vous avez créé ?

Si vous subissez des attaques au vitriol, si on insulte votre intelligence, si on vous calomnie et qu’on traîne votre réputation dans la boue ? 

Contentez vous de sourire suavement et de leur suggérer, le plus courtoisement possible, d’aller faire leur propre putain d’art. Et sur ce, continuez à créer obstinément le vôtre. 

Laissez les gens avoir leur opinion.

Mieux encore, laissez-les s’enticher de leur opinion, tout comme vous et moi adorons la nôtre.

Mais ne cédez jamais à l’illusion de croire que vous avez besoin de la bénédiction de quelqu’un (et encore moins de sa compréhension) pour produire votre œuvre. Et souvenez-vous toujours que le jugement que les autres portent sur vous ne vous concerne pas. 

Laissez les autres vous enfermer dans des cases autant qu’ils le veulent. Et ils le voudront parce qu’ils aiment cela.

A vrai dire, ils ont besoin d’enfermer dans des cases pour avoir l’impression qu’ils ont mis une sorte d’ordre rassurant dans le chaos de l’existence.  

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