Je suis, depuis à peu près un an, les vidéos d’une love coach, sur Youtube. Elle y fait de l’éducation émotionnelle et sentimentale. Je trouve ses vidéos très bien faites, très pédagogues, avec une petite touche d’humour fort sympathique. Elle m’inspirait confiance.

Elle a, comme beaucoup de coachs qui cherchent à se faire connaître, créé un groupe Facebook, où chacun peut venir se soulager de ses peines de cœur, et demander aide et soutien. Je le trouvais très bien jusqu’à ce que…
Premier couac : pendant le confinement, j’ai commencé à moins apprécier certaines choses, sur ce groupe. Par exemple le fait qu’elle parle, en vidéo, sans les avoir consulté au préalable, des gens qui étaient venus énoncer un problème sur le groupe. Certains ne s’en formaliseront, mais moi, à leur place, j’aurais aimé qu’on me demande mon avis avant de faire une telle intervention, où elle citerait mon nom (?!).
Quoi qu’il en soit, j’ai continué à la suivre, mais je trouvais ce genre d’initiative maladroite, sinon déplacée.
Deuxième couac : pendant le confinement, toujours, et je dois avouer qu’en termes de stratégie commerciale, on ne fait pas mieux, elle proposait des coaching « live », aux personnes intéressées. On voyait donc des inconnues nous exposer leurs questionnements très intimes, sur leur vie amoureuse et elle y répondre, tout cela en visio. Elle rappelait et glissait régulièrement, lors de ces coaching live, qu’il ne fallait pas hésiter à prendre RDV avec elle, sur Skype.
Voilà donc une coach qui essaie de gagner sa vie.
D’accord, mais je trouve cette façon de se faire de la publicité, de façon répétée, en donnant de pseudo-conseils à des gens fragiles, visibles en vidéo, quelque peu indécente.

Les nouveaux thérapeutes et la thérapie-business
La thérapie est devenue un business. Les fragilités des uns et des autres peuvent être exposées, discutées sur la place publique, sans penser en conséquences. J’ai du mal à identifier ce qui me dérange le plus, là-dedans, entre l’aspect Télé-réalité de la chose et un coach (soi-disant thérapeute ?) qui s’expose, alors qu’il n’est pas encore reconnu par ses pairs, et/ou que ses méthodes ne sont pas certifiées, par un organisme sérieux.
Ils fleurissent ces coachs, un peu partout, sur Facebook. On les trouve aussi sur un groupe appelé Les déviations, dédié aux personnes souhaitant parler de leurs doutes, etc. concernant leur reconversion professionnelle. Ces soi-disant coachs ont des méthodes de démarchage pour le moins agressives :
- publication de publicités à peine déguisées, pour vendre leurs services.
- demande d’ajout en ami.e sur Facebook. Vous imaginez votre psy vous demander en ami sur Facebook, vous ? ?
- envoi de messages privés non sollicités, pour vous proposer leur aide…

Je trouve cela TRÈS désagréable, personnellement ! Je regrette, pour ma part, le temps des forums, qu’on pouvait rejoindre, en tout anonymat (bon, rien n’est anonyme sur Internet, mais c’était beaucoup plus discret). On ne courait pas le risque d’être identifié.e, comme fréquentant ce forum, par un autre contact Facebook. On ne courait pas le risque de voir le/la soi-disante thérapeute vous interpeller, en vidéo publique, pour vous proposer son aide…
Les modérateurs (ces coachs-modérateurs) n’excluaient pas les gens pour n’importe quel motif. Il fallait vraiment faire quelque chose de grave, pour cela : insulter les autres membres, les harceler…
Actuellement, avec la multiplication de tous ces groupes Facebook, on assiste à un lamentable et arbitraire contrôle, perpétré par des coach-modérateurs de plus en plus susceptibles :
- ici, des gens trop impliqués émotionnellement, qui excluent des gens qui ont une opinion différente de la leur.
- Là, des modérateurs qui interprètent vraiment de travers certains messages, n’en retiennent que ce qui les arrange.
- Des modérateurs qui ne suivent pas leurs propres règles, pourtant énoncées clairement dans un post, épinglé dans le groupe.
Bref, les groupes Facebook sont de moins bonnes qualités que les forums que je fréquentais, avant que Facebook ne phagocyte ces groupes de parole.
Quand le/la coach prend la mouche et manque de professionnalisme
J’en reviens à cette coach love, qui me déçoit.
Un jour, sur son groupe, j’ai répondu à un message. Quelqu’un l’a mal interprété et n’en a retenu que ce qui l’arrangeait. Une délatrice est passée par là et m’a dénoncée (la connasse). D’autres personnes m’ont défendue. Bref, une querelle sans intérêt.
Notre fameuse « coach love » est intervenue dans la discussion. J’ai défendu mon bifteck, très poliment, rappelant notamment que la délatrice déformait mes propos. Pas de quoi s’enflammer, j’étais sûre de mon fait. Et voilà que la coach love me laisse entendre « que je devrais m’estimer heureux d’être sur ce groupe qu’elle modère gratuitement, hein ».

AH AH AH ! *tousse* D’où sort-elle à se froisser de la sorte ? Manque de professionnalisme ! Depuis quand un thérapeute vient se plaindre de ses problèmes financiers ou blâmer des clients potentiels, parce qu’il ne parvient pas à faire rentrer de l’argent ? ?
On est plus dans la neutralité, là. Ni dans la bienveillance. Ni dans la compétence, en fait ! Et ce n’est pas vendeur non plus, mais alors pas du tout ? Et quelle susceptibilité !
Je repasse, parfois, dans ce groupe, et rarement, mais sûrement, je la vois faire des commentaires ironiques sur ce que disent les gens.
Eh bien, tu parles d’une coach…, de quelqu’un qui est censé être bienveillant et PROFESSIONNEL avec de potentiels « patients ? », « clients ? ». À moins que son cabinet tourne à plein régime et que donc, elle se sente autorisée à être…elle-même, ce qui ne m’inspire pas confiance pour autant. On sait combien certains gourous savent embobiner les gens…
Je suis perplexe devant les méthodes et la philosophie de ces thérapeutes 2.0
Des tarifs chers à coup sûr, qui, contrairement à la psychothérapie, ne sont pris en charge par AUCUNE mutuelle !
Un discours commercial efficace, une maîtrise des outils digitaux, certainement, mais…
Des formations douteuses, un peu rapides, qui en amènent plus d’un.e à se positionner…comme un.e psychologue (sans diplôme), comme comme une thérapeute… alors que souvent, ces gens-là ont fait quoi ? 6 mois de formation sur le sujet de l’amour, de la diététique, de la Communication Non Violente ou que sais-je ? Les maladresses et faux-pas sont nombreux, sans parler de ceux qui cachent dans leur manche quelque chose qui relève plus du gourou que du thérapeute.
Prenez soin de vous et méfiez-vous des coachs en tout genre 😉 ou choisissez-les très soigneusement ! Et vous, coachs, que dites-vous de tout cela ?